La voie du sabre de Thomas Day
La voie du sabre de Thoma Day
quatrième de couverture:
Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat et la douceur perverse de la trahison. Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un japon de fantasy, un japon du XVIIe siècle qui tue fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.
Folio science-fiction N°115
304 pages - 5,30 €
A42048 - ISBN 2070420485
Ma critique
Lorsque le seigneur de la guerre NAkamura rentre chez lui et voit ses samouraï vaincus par ce qui semble être un simple vagabond il pourrait en prendre ombrage. Mais il a la patience de découvrir la véritable identité de l'homme qui n'est autre que Miyamoto Mushahi/ Il ui demande alors de devenir son premier amouraï et de lui enseigner son art. Mushahi lui révèle alors qu'il lui est impossible d'apprendre cet art car il est trop vieux. Par contre son fils Mikédi âgé de douze ans pourrait éventuellement l'apprendre. Et ainsi conquérir la main de l'impératrice fille, permettant ainsi à son père de boir l'encre de Sho qui le rendrait immortel.
Mikédi se voit alors confié à Mushashi et entreprend un long voyage de 6 ans qui le conduiront jusqu'à la cour. Mais ce voyage initiatique sera douloureux et le maître se révélera incapable de lui montre la Voie du Sabre car déjà il est trop tard pour le jeune Mikédi: c'est la voie du pouvoir qu'il a choisit.
Malgré son initiation au palais des saveurs, son séjour dans un village de pêcheurs opprimés par son père, l'amour d'une souillon et d'une geisha, les arts de l'amour appris dans la pagode des plaisirs, Mikédi s'obstine dans la voie du pouvoir.
Dans style vif et clair, aussi tranchant que le Katana de Mushahi, l'auteur dans une passion pour le Japon qui transparait à chaque ligne, nous livre une oeuvre qui ravira ceux qui connaissent et apprécient déjà le Japon Féodal, ou voudrait tout simplement le découvrir et ceux qui cherchent une autre approche de la fantasy.
Dans la voie du sabre, l'auteur nous fait découvrir le Japon du XVIIe siècle à travers ses forteresses, ses villes et, surtout, ses traditions. Parfaitement documenté, Thomas Day réussit à nous surprendre en mêlant la mythologie ( mushahi étant un personnage historique) et les standards de la fantasy.
Thomas Day mèle adroitement japon historique (celui de l'ère Edo, d'une ère de paix et de raffinements naissants) et un Japon imaginaire, où l'Empereur est un dragon, et où les Maîtres du Sabre sont comme des magiciens et nous plonge dans son monde imaginaire par le biais du récit que nous raconte Nakamura Oni Mikedi, ancien disciple d’un maître samouraï ayant réellement vécu : Miyamoto Musashi.
Comme tout bon récit de fantasy qui se respecte, le texte est empreint d'une certaine poésie. Le caractère des quêtes impossibles rajoutant une touche d'humanité. Dès le début on sait que Mushahi ne pourra jamais trouver le sabre qu'il recherche le Daisho du papillon ne devant jamais être réunis par ses mains ainsi qu'il est dit à de multiples reprises. Quant à la voie du sabre on sent dès le départ qu'il est trop tard pour que le jeune Mikédi puisse l'emprunter.
Cette voie qu’a su emprunter Miyamoto et lui conférant une force et une vitesse qui dépassent l’entendement.
Car la Voie du Sabre est aussi celle de la justice : se battre pour défendre les opprimés, vénérer et respecter non seulement ses prochains mais aussi toutes les créatures vivantes, apprendre la patience et faire le bon choix. Parfois, aussi, la Voie du Sabre rejoint celle de l’Amour, mais jamais très longtemps : car la Voie du Sabre est aussi celle du sacrifice.
Pour Mikedi, le jeune disciple de Miyamoto, la Voie du Sabre est étrange, parfois incompréhensible : habitué depuis son plus jeune âge à être craint et respecté par les concubines et les serviteurs de son père, il aura beaucoup de mal à appréhender cette Voie où le mendiant vaut autant que le plus grand des chefs de guerre. Et au fil des ans, malgré les conseils de son maître, la Voie du Sabre lui échappera.
Riche d’enseignements, ce livre est un petit bijou de poésie. Comme l’atteste la bibliographie en fin de récit, l’auteur s’est longuement documenté sur Miyamoto et le japon du XVIIème siècle afin de donner vie à son univers. Un univers qui laisse rêveur et nous aura fait voyager autant dans le temps que l'espace. En tout cas il m'a donné envie d'approfondir mes lectures. Quant aux film cités dans l'index ils sont excellents.
Biographie
Thomas Day est le pseudonyme de Gilles Dumay, un écrivain de science-fiction de langue française, né en 1971. Il débute en publiant des nouvelles dans plusieurs fanzines, puis dirige les trois numéros de l'anthologie Destination Crépuscule parus entre 1993 et 1995. Par la suite, il est publié dans la revue Bifrost et est fortement remarqué en 1998 pour son texte paru dans l'anthologie Escales sur l'horizon dirigée par Serge Lehman. En 2005, il a déjà à son actif une cinquantaine de nouvelles, et quelques romans. Il est d'autre part directeur de la collection Lunes d'encre de Denoël. Il mêle fréquemment des éléments fantastiques (fantasy) à ses récits, et se caractérise par son imaginaire très documenté et son écriture percutante.
Bibliographie
- Cycle La voix du sabre:
- La Voie du sabre, Gallimard, coll. « Folio SF » 2002 Prix Julia Verlanger 2003
- L'homme qui voulait tuer l'Empereur, Gallimard, coll. « Folio SF » 2003
- La Voie du sabre, Gallimard, coll. « Folio SF » 2002
- Sympathies for the devil, Le Bélial 2000, recueil de nouvelles
- Les cinq derniers contrats de Daemone Eraser, Le Bélial 2001
- Rêves de guerre, Mnémos 2001
- L'École des assassins, Le Bélial 2002 co-écrit avec Ugo Bellagamba.
- Nous rêvions d'Amérique, Baleine 2002
- Stairways to hell, Le Bélial 2002, recueil de nouvelles
- Resident Evil, Denoël, coll. « Lune d'encre » 2002 novellisation du film homonyme
- L'Instinct de l'équarisseur, Mnémos 2002 mettant en scène Sherlock Holmes
- Le Double corps du roi, 2003 co-écrit avec Ugo Bellagamba.
- La Cité des crânes, Le Bélial 2005
- Le Trône d’ébène, Le Bélial 2007